AKAR, c’est…

Dans Akar, il y a du live, du chant, des fusions d’univers électronique et acoustique, des images et sons d’archives provenant du musée de l’Afrique. Il y a aussi et surtout ce collectif portant ce projet artistique et musical. Et puis dans Akar, il y a cet amour pour l’Afrique et l’universalité des cultures. A la suite d’une carte blanche reçue par Bozar pour présenter un projet lors de l’Afropolitan week-end (édition 2021), Shama Bongo (chanteuse) a dans l’idée de présenter une création artistique sortant des sentiers battus et réunissant des artistes aux univers variés. Elle décide alors de faire appel à Rokia Bamba (dj), qui à son tour fait appel à Sarah Carlier (chanteuse) ainsi qu’à Ben Richard (artiste multidisciplinaire). Sans jamais avoir collaboré par le passé, ce quatuor relève le challenge de nous proposer leur voyage moderne entre ici et ailleurs, de nous démontrer que les différences peuvent elles aussi rassembler.
Invité par le Musée de l’Afrique à s’y établir en résidence, le collectif accède également aux archives sonores et visuelles du musée. Supports qui feront partie intégrante de la création, ajoutant un atout supplémentaire à ce projet, lui apportant ainsi une dimension culturelle. C’est donc durant la journée porte ouverte de ce 5 décembre, dernier jour en résidence du collectif, que le public aura eu le plaisir d’assister à la première répétition d’Akar ! Cette exploration artistique évoque avec fraîcheur, ouverture d’esprit et sans jugement, de nombreux thèmes tels que le retour aux sources, les créativités et modernité africaines, la colonisation, la liberté, … et nous rappelle que lorsque l’on sait d’où l’on vient, on sait exactement où l’on va !
Comment chacun d’entre vous est parvenu à livrer son univers musical à travers le collectif ?
Sarah Carlier : Nous avons essayé de mélanger nos univers puisque nous n’avons pas du tout la même origine musicale. Nous sommes tous les quatre issus d’univers différents mais nous sommes parvenus à nous trouver très facilement. Nous avons trouvé une manière de composer assez chouette. On s’envoyait les pistes, on retravaillait dessus, ensuite on se les renvoyait. Une sorte de ping-pong artistique très agréable. Ben Richard : Je suis Vj (vidéo-jockey), beatmaker, plus à tendance électro. Je voulais créer mes clips sur youtube et c’est comme ça que je suis resté collé à la vidéo (rires). Ce projet m’a permis de me replonger dans la musique car nous avons composé tous les quatre à partir de samples. Nous avons mélangé la vidéo et des effets audio tout en mixant en live.
Comment s’est opérée la sélection des images envoyées par le Musée ?
Sarah Carlier : Pour mes bases de production, j’avais sélectionné quelques pays, en l’occurrence ceux de mes origines, le Tchad et le Congo et puis j’ai aussi choisi d’autres pays un peu au hasard. Ensuite, on a reçu les pistes, la base de données était vraiment énorme, donc à un moment il a fallu faire des choix et ce qui me parlait d’abord musicalement a été intégré dans une prod. Ensuite, je suis allée plus loin étymologiquement, en me questionnant sur le pourquoi de ce son, à quelle cérémonie il se rapporte. Dans Akar, il y a beaucoup de danses, de salutations, d’accueil, …
Ben Richard : J’étais très curieux de pouvoir accéder aux plus vieux films d’archives pour voir ce qui n’avait jamais été vu jusqu’à présent par le public. Lorsque j’ai reçu la base de données, les images étaient classées par date et je suis parti des plus anciennes possibles dont certaines remontent à 1910. Tous ces vieux films datant d’avant la première guerre mondiale sont au final très, très rares et très peu montrés, voire cachés. Donc, mon idée était de pouvoir les diffuser. Il y a aussi derrière cette sélection, la volonté de montrer comment les films étaient réalisés et le fait d’inclure également les commentaires évoque aussi la propagande coloniale. Inclure ces images et ces sons étaient un moyen de remettre les choses à leur place et dans leur contexte.
Akar, c’est …
Sarah Carlier : Une création universelle ! Un moyen de rassembler grâce à la musique. S’il fallait donner un but, un objectif à notre projet, ce serait celui-là. Au sein du collectif, nous sommes tous différents par nos couleurs de peaux, nos aspirations philosophiques, nos origines ethniques et sociales, nos univers musicaux. Ce côté universel est ce que l’on essaye de faire ressortir, de faire ressentir !