Emblematik Magh Festival
Le Hip-hop semble avoir enfin gagné ses lettres de noblesse. Longtemps déconsidéré en raison de ses origines “street” portées par des jeunes issus de milieux modestes et des immigrations, la scène hip-hop aura néanmoins réussi à s’imposer dans l’univers des médias mainstream et autres.
Côté belge, pas de quoi rougir, que du contraire ! Les arts urbains sont partout et nos artistes s’exportent plutôt bien ! Ils sont d’ailleurs de plus en plus nombreux à bénéficier d’une reconnaissance à l’international.
Pour tenter de revivre les débuts de la mouvance et (re)découvrir comment s’est bâti l’Empire du hip-hop made in Belgium, le Centre culturel de l’Espace Magh vous invite du 2/03 au 5/03/2022 à l’Emblematik Magh Festival.
Malgré un emploi du temps chargé à la veille du lancement du Festival, Manza trouve néanmoins le temps de se prêter au jeu des questions pour notre plus grand plaisir. C’est avec chaleur et énergie dans la voix que l’ artiste aux multiples casquettes nous en dit un peu plus quant à cet Emblematik Magh Festival qui restera d’ores et déjà dans les annales du Hip-Hop Bruxellois.
Quel a été le déclencheur de ce projet ?
“Il y a quelques temps de cela, le président du Conseil d’administration, Mohamed El Khattabi a vu un documentaire qui traitait du Hip-Hop Belge. Nous en avons ensuite parlé et avons eu cette idée : organiser un festival sur plusieurs soirées, non pas comme une rétrospective exhaustive du mouvement hip-hop mais plutôt comme un focus des figures qui ont touché les années ‘80 et ‘90. Je travaille actuellement pour l’Espace magh au niveau du relais de coordination de projet ( tant pour des concerts que pour des ateliers) et étant issu de la mouvance hip-hop, j’ai reçu le feu vert de la direction pour être le relais, aller chercher les artistes, mettre en place ce festival.
Le choix du lieu a-t-il une résonance particulière ?
L’Espace magh est un lieu culturel pluridisciplinaire. Il y a énormément de spectacles qui s’y jouent : des pièces de théâtres, des aboutissements d’ateliers, des concerts, des monologues, des présentations de livres, des one man show,… C’est également un espace de dialogue, de libre pensée et d’expression. Le centre culturel tente de montrer un panel d’ horizons artistiques. Le lieu porte aussi une attention particulière aux talents en émergence. Alors bien évidemment, oui ! Le choix du lieu a une résonance particulière.

Les mesures Covid dont le CST (covid safe ticket) restent d’actualité. Pensez-vous que le Festival en sera impacté ?
Le CST nous bloque encore dans pas mal de choses. Notre public n’est pas forcément vacciné et n’ira pas payer un test PCR pour assister au Festival. Cela fait plus au moins huit mois que le Festival est programmé. On a pris la décision de maintenir l’event même avec le CST.
Quelle a été la réaction des artistes programmés ?
Ceux vers qui je me suis tourné pour cette première édition ont immédiatement accepté. Ils étaient très motivés. L’enthousiasme était directement là, toute génération confondue. Quant à moi, en tant que rappeur, en tant que hip-hop activiste, ce sont des retrouvailles avec l’envie de passer un bon moment tous ensemble et pouvoir envisager une deuxième édition l’année prochaine.

Des regrets quant à la programmation ?
Je ne pouvais malheureusement pas mettre tout le monde.Je rappelle qu’il s’agit de focus sur une partie des figures incontournables de la mouvance belge. On voulait mettre en avant des petits écoles du mouvement hip-hop via des débats, des Dj sets, des performances musicales et de danses,…
La discipline du graffiti n’est pas vraiment représentée cette fois-ci.On aimerait beaucoup pour la prochaine édition trouver un lieu extérieur au centre culturel car l’espace y fait défaut. On aimerait dénicher un lieu via la ville de Bruxelles pour organiser une jam graffiti et inviter les figures emblématiques du monde du graffiti.Pour la deuxième édition, on a pour ambition d’aller encore un peu plus loin dans les propositions.
Last but not least …Pourquoi les gens devraient-ils se déplacer ?
Tout simplement parce que cela fait au moins vingt-cinq ans qu’il n y a pas eu, dans le milieu du hip-hop, une réunion comme celle-là, qui réunit des artistes aussi différents dans les styles et dans leurs parcours toute génération confondue. C’est réellement la philosophie du mouvement et cette pluralité de talents qui vont être mis en avant. Et puis c’est également l’occasion pour le public du festival friand des arts urbains de découvrir l’Espace magh et sa programmation.
