H.O.T couture « Comment définirais-tu ta marque » ?
J’utiliserais le mot « culture ». Ma marque associe mes deux cultures, africaine et européenne.

C’est sur la place du Trône que Nico, jeune styliste bruxellois, nous a donné rendez-vous au début du mois de juillet. C’est avec beaucoup d’émotions et tout en spontanéité qu’il nous dévoile l’un de ses projets les plus fous, les plus audacieux : décorer la statue de Léopold II d’un nœud papillon long de 10m créé par lui-même. Piqué par la curiosité, nous n’avons évidemment pas pu résister à en savoir un peu plus sur cette initiative ainsi que sur ce jeune talent.
Tu es fondateur de la marque H.O.T – House of Tshibang couture ?
Exactement ! Je me suis lancé il y a plus ou moins quatre années de cela. A cette époque, je me suis totalement remis en question. J’avais besoin d’apporter un changement dans ma vie et c’est vers le stylisme que je me suis tourné. Cet univers était totalement nouveau pour moi mais cela ne m’a pas découragé. J’ai pris quelques cours, j’ai appris à coudre et ensuite j’ai créé H.O.T (haha). J’ai choisi ce nom parce qu’en finalité, j’aimerais créer une maison de couture.
Comment définirais-tu ta marque ?
J’utiliserais le mot « culture ». Ma marque allie, associe mes deux cultures, africaine et européenne. Et pour ce qui est de mes créations, elles étaient au départ destinées à un public féminins et aux enfants mais à présent, la nouvelle collection sera aussi dédiée aux hommes. Ce qui me permettra de porter mes propres créations (rires).
Tu nous présentes aujourd’hui l’un de tes projets les plus fous, les plus audacieux ?
Aaah… (rires) J’ai voulu me servir de l’art et de mes créations pour parler des liens entre la Belgique et le Congo, sans manquer de respect à personne. J’ai utilisé l’une de mes modèles dont je suis extrêmement fier, un nœud papillon de plus au moins 10m de long que j’ai créé il y’a deux ans de cela, à l’occasion d’un event de promotion organisé sur la place Poelart. J’ai choisi le nœud papillon pour la symbolique, tu as deux bouts à nouer, cela fait référence à la double culture dans laquelle j’ai grandi, grâce à laquelle je me suis forgé. Et comme dit tout à l’heure, souhaitant rester dans le respect, j’ai voulu détourner la statue de Léopold II en y attachant le nœud papillon en wax.
On ne peut pas changer le passé, par contre, nous, Africains, avons un rôle à jouer aujourd’hui et demain.

C’est en quelque sorte notre devoir de mémoire. Je reste toujours en questionnement sur le fait que l’école n’a jamais abordé l’histoire du Congo, via les manuels scolaires. On m’a enseigné le rôle joué par Hitler mais pas celui de Léopold II, qui, soulignons-le, a fait commettre des actes atroces envers les Congolais. Quand on ne connaît pas bien l’histoire d’un pays, on peut parfois manquer de respect ou passer à côté de choses essentielles pour un meilleur vivre ensemble.