Humeur de la semaine: Y a de la rumba dans l’air !
…Vous aussi vous aviez remarqué ?
Il y a depuis quelques mois de la rumba congolaise dans l’air et les derniers événements de cet été organisés par la diaspora congolaise de Bruxelles n’ont fait que confirmer cette impression.
Il faut quand même préciser que l’hommage rendu à ce genre musical ne vient pas de nulle part non plus car petit update pour ceux qui auraient raté l’information, la RUMBA CONGOLAISE est désormais inscrite au patrimoine immatériel de l’Unesco depuis décembre 2021 !!!
Une des premières questions qui m’est venue à l’esprit, après avoir entendu cette annonce, a été : “Pourquoi la rumba congolaise aurait-elle sa place au patrimoine immatériel ?” Je sais, cette interrogation pourrait en étonner, choquer plus d’un mais ce questionnement n’est peut-être pas si dénué de sens.
Qui, à l’heure actuelle, a encore la possibilité, lors de ses sorties nocturnes, de se déhancher au son de la rumba sans avoir à se rendre dans des clubs/cafés africains ? Qui a encore l’occasion d’assister à des concerts de rumba dans la capitale ? .Quelle chaîne de radio mainstream propose à ses auditeurs ce genre musical ? Quant à la jeune génération africaine ou pas, celle-ci ne semble plus trop lui montrer beaucoup d’intérêt et lui préfère d’autres styles… Bref, tout ça pour dire qu’à première vue, cette musique aurait tendance à être assimilée à celle de nos parents, sortie tout droit d’une autre époque.

…Et pourtant, lorsque l’on prend la peine de creuser, on s’apercevra très rapidement que la Rumba congolaise née dans le royaume Kongo vit encore de très beaux jours. Elle réussit à traverser les époques notamment grâce aux ambassadeurs des temps modernes comme Fally Ipupa, Werrason, Hiro, … en proposant la rumba 2.0.
« Dis-moi d’où tu viens et je te dirai qui tu es »
La rumba se doit d’être enseignée au même titre que le tango, la kizomba, … Tout d’abord parce qu’elle fait partie intégrante du patrimoine national du Congo Kinshasa et du Congo Brazzaville mais aussi parce que les chants, les danses, les mythes autour de la rumba ramènent indéniablement à l’identité du peuple congolais. Cette musique relaie également des valeurs sociales et culturelles fortes comme l’éducation, le mariage, l’environnement, le fait d’honorer les anciens… propres à chaque région du pays. La notion d’héritage culturel léguée par les générations antérieures se doit donc d’être transmise.
On peut aussi ajouter les impacts indéniables de conscientisation laissés par cette musique sur le continent africain et de même au moment de l’indépendance du Congo. Certaines chansons telles qu’”Indépendance Cha Cha” (composée par l’African Jazz) ou encore « Yimbi » de Franco deviendront alors de véritables étendards de l’affranchissement de la tutelle des colons.
Côté musicalité, l’utilisation de sons ethniques traditionnelles de certaines régions des deux Congo représente aussi la force de la Rumba. Les instruments de musique utilisés sont porteurs d’histoire. Les musiciens de rumba « immortalisent » la pratique et la fabrication des instruments. Ce qui nous permet, par exemple, de nous souvenir ou encore de découvrir le likembe, …
Je terminerai ce billet de la semaine en citant Didier Mumengi auteur de » La rumba congolaise, Histoire et économie » qui nous rappelle que “la culture est dynamique, celle-ci n’est pas immobile dans le temps et dans l’espace, elle est en mouvement et transformation constante. “
La rumba n’aura pas dérogé à la règle, au fil du temps et de ses mutations, tout en gardant son charme, elle sera parvenue à atteindre une dimension universelle, à devenir une musique et une danse aimées par la majorité d’entre nous, toutes nationalités confondues.
Et parce que parler musique sans insérer quelques morceaux serait impensable, je vous laisse donc profiter de cette sélection en souhaitant longue vie à la RUMBA CONGOLAISE qui conte avec passion l’histoire de la culture africaine.