Le graffiti, ce mode d’expression qui défie le temps !

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Considéré durant de nombreuses années  comme une forme de vandalisme,  le graffiti est à présent invité dans nos villes.

Grâce à l’émergence sans cesse croissante de nouveaux artistes mais aussi de styles, le graffiti est aujourd’hui respecté et reconnu comme une forme d’art à part entière. Nous avons donc décidé d’aller à la rencontre d’un artiste graffeur.  Ewoc nous a fait l’immense plaisir de se livrer le temps d’une interview, revenant sur ses débuts, ses inspirations et aspirations mais aussi sur l’impact du graff dans sa vie.

 Ton nom Ewoc, quelle est son origine ?

Quand j’étais petit, suite à une fracture, j’ai dû rester pas mal de temps à la maison. J’ai du coup beaucoup  regardé la télé ( rires) et dans les dessins animés et mangas que je regardais, il y avait ces fameux personnages, les ewoks,  issus de l’univers de Star Wars. J’aimais bien les lettres qui composaient le nom, j’ai juste changé le “K” par le “C” , question de préférence.

Ça représente quoi pour toi de graffer ?

Avant, je graffais pour l’adrénaline que ça apportait, y avait ce côté “vandale” sans être non plus dans de la grande criminalité (rires), c’était pas bien méchant !

J’aimais beaucoup aussi le côté artistique,  il fallait réfléchir sur le style de lettres, l’espace que le graff  pouvait occuper sans oublier d’être rapide. Aujourd’hui, c’est toujours le côté artistique qui me plaît beaucoup et aussi le plaisir des bonbonnes, y a toujours cette odeur qui rappelle les anciennes années. Je prends un autre plaisir aujourd’hui mais toujours autant qu’avant. 

Pourquoi avoir choisi le graff pour t’exprimer ? 

…Le hasard hahah, j’ai découvert le graff à l’âge de 12 ans en regardant un film “Ip5”. J’avais des bombes à la maison pour réaliser des maquettes et j’ai voulu essayer de reproduire quelques trucs que j’avais vus dans le film,  c’est comme ça que tout a commencé (rires). Je trouvais ça vraiment cool et intéressant, tu pouvais faire ça n’importe où.

Il suffisait juste d’avoir des bonbonnes et un mur. J’ai eu tout simplement plus d’affinités avec ce mode d’expression-là. Puis c’est vrai aussi que dans les années ‘90, y a eu de plus en plus de gens qui se sont intéressés aux tags  et ça m’a aussi donné l’envie de continuer.  Quand j’y repense, le graff a eu un apport social important pour moi. Cette discipline du hip-hop m’a permis de rencontrer beaucoup de gens, ça ouvrait le cercle d’amis.

Des regrets ? Naaaaaan, j’aurais dû faire plus (rires) ! mais c’était pas toujours facile de combiner tout ça  avec l’école. T’arrives avec tes mains sales, les bombes dans ton sac…(rires).

Tu es dans le milieu depuis quelques années maintenant, quel est ton ressenti par rapport à la scène bruxelloise ? 

Sans remonter à la genèse (rires), moi je suis issu de ce qu’on peut appeler la deuxième génération, avant moi, y’a eu des crews comme BH34 RAB,CNN, ROC, BCP, Big Shot… qui m’ont clairement donné envie de progresser. Certains sont d’ailleurs toujours présents et cartonnent toujours autant. On a aussi plein de graffeurs qui sont très présents sur la scène illégale et qui cartonnent à l’international. On est passé aussi par une période où tout le monde se disait graffeurs, prenaient “un posca”, marqueur rempli de peinture acrylique, et tapaient un truc dans la rue.

Même s’il n y a pas de règles bien définies pour cette discipline, selon moi, il faut au moins avoir fait ses preuves, qu’on puisse voir quelque chose de ton travail, que la personne soit un peu (re)connue sur la scène légale ou illégale. 

Après, je dirais qu’aujourd’hui, la Belgique est super bien représentée. Ça bouge énormément, y a qu’à regarder sur le ring et les trains, y a pas un train qui n’est pas fait ( rires) . Moi, je trouve ça sympa et j’espère que ça va continuer dans ce sens là

C’est quoi ton style de graff ?

C’est assez carré, j’aime bien la 3D, créer un univers en 3D avec des lettres plus architecturales et mélanger ça avec quelque chose de mécanique. J’aime aussi que la forme générale ressemble à un insecte ou une forme qui me parle. J’aime bien le côté vertébral des formes qui sont dans ce que je réalise. Au niveau des couleurs, c’est plus en fonction de ce que je ressens. 

Je m’inspire de films, livres, sons,… ensuite  les couleurs me viennent et forment un ensemble. Je cherche toujours à m’améliorer. Quand je commence une création, je ne m’arrête que lorsqu’elle est terminée. Quand j’ai fini, je suis vidé, c’est un peu comme si j’avais sorti tout ce que j’avais en moi. Et pour la petite anecdote, mes potes m’appellent “Epson” parce que je suis assez rapide.( rires).

Comment réagissent les gens lorsqu’ils voient tes graffs ? 

Ça dépend (rires). Je remarque que les gens trouvent ça souvent agressif à cause des formes que je propose qui sont plus pointues avec des arêtes marquées. J’ai déjà eu une dame qui a pleuré devant un de mes dessins, ça lui a fait remonter des émotions à cause de cette agressivité ressentie,  alors que moi c’est pas du tout l’idée. 

L’improvisation occupe t-elle une place importante dans tes créations ? 

Je dessine beaucoup  dans un book. Je fais des croquis et des dessins finis mais quand je suis sur le mur à ce moment-là, oui,  j’improvise beaucoup tout en gardant les formes en tête.

Un de tes plus beaux graff ? 

En général c’est celui que je fais en  dernier qui me satisfait le plus parce que j’ai pu m’améliorer (rires).

Tu nous reçois aujourd’hui dans votre espace créatif “le68bxl”, tu peux nous en dire un peu plus sur le lieu ? 

On est cinq d’horizons différents évoluant dans le milieu artistique. On se réunit tous ensemble une fois par semaine et le reste du temps, chacun vient quand il veut. Y a énormément d’espace, plein de murs à disposition qu’on a modulés pour rendre le lieu le plus fonctionnel possible. On met aussi  l’espace à disposition d’autres graffeurs, on a un site internet  via lequel les gens peuvent nous contacter s’ils sont intéressés. On fait des expos aussi.

Le mot de la fin ? 

Haaaa…Donner plus d’espace pour les graffeurs ce serait cool, plus de murs à disposition. Avoir plus de contrats aussi (rires) et surtout ouvrir, élargir  le réseau, ce sont très souvent les mêmes personnes qui sont invitées. Ce serait cool de pouvoir donner la parole à d’autres  gens sur base du travail qu’ils proposent.

Et pour en apprendre encore un peu plus sur notre invité du jour, 

  • Un lieu où tu aimerais graffer ou exposer ? Un lieu insolite ou un bâtiment abandonné.
  • L’artiste que tu aimerais rencontrer ? Daim, c’est un allemand qui fait de la 3D depuis super longtemps, je suis assez fan ! y a aussi Does,  un excellent graffeur.
  • Une collab que tu aimerais réaliser ? une collab avec Daim et Does ( rires) 
  • Mur légal mis à disposition ou graff illégal ? rires …
  • Un son qui t’inspire pour graffer ? Thornato, c’est un artiste que j’aime beaucoup, j’aime bien pour dessiner, c’est top !  

Insta: ewoc1

site internet: https// ewocgraffiti.com

site internet : https//www.le68bxl.be

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